La police française a confisqué les armes à feu des personnes soupçonnées de violence domestique

Un groupe d’experts du gouvernement réclame de nouveaux protocoles policiers et un meilleur enseignement sur l’égalité.

Déclaration de la police française

Un groupe d’experts du gouvernement français a exhorté les autorités à confisquer les armes à feu des personnes accusées de violence domestique.

Cette proposition était l’une des 65 recommandations publiées mardi pour lutter contre la violence domestique en France, où une femme est tuée par son partenaire tous les trois jours, selon les statistiques gouvernementales.

Le Premier ministre français, Édouard Philippe, a lancé l’initiative en septembre. C’est la première fois que la France entreprend un effort national global pour lutter contre la violence domestique, selon la secrétaire à l’égalité, Marlène Schiappa.

Édouard Philippe à l'hôtel de Matignon

Les propositions

D’autres propositions comprennent des exigences de déclaration obligatoires pour les professionnels de la santé qui sont témoins de signes de violence familiale et de nouveaux protocoles pour les policiers qui répondent aux plaintes de violence. Les experts encouragent également les programmes de sensibilisation, exhortent les banques à faciliter le départ des victimes de violence familiale de leur partenaire et sensibilisent les enfants et les adolescents à l’égalité des sexes.

Mme Schiappa a déclaré que la plupart des meurtres pour violences domestiques en France étaient perpétrés avec des armes à feu, faisant valoir que si les autorités enlevaient ces armes, cela pourrait réduire le nombre de ces décès.

Les forces de l’ordre françaises ont été critiquées pour ne pas avoir répondu rapidement et de manière adéquate aux plaintes pour violence domestique. Le gouvernement a commencé à traiter la question avec une urgence accrue après que le président, Emmanuel Macron, eut visité une ligne d’assistance téléphonique en septembre et observé un policier rejetant l’appel à l’aide d’une femme.

Mme Schiappa, qui supervise la commission gouvernementale, a déclaré lors d’une conférence de presse mardi que les recommandations marquaient un pas important vers “un système de tolérance zéro” pour tous les types de violence domestique.

violence

Impact psychologique

La commission a également insisté pour que l’on prenne davantage conscience des effets psychologiques de la violence familiale, notamment lorsque les victimes se sentent tellement prises au piège d’une relation toxique qu’elles décident de se suicider. En 2018, 217 femmes françaises se sont tuées pour cette raison, selon l’avocat et spécialiste de la violence domestique Yael Muller.

Schiappa a déclaré qu’il était important de reconnaître que les abus psychologiques et économiques sont aussi pernicieux que les coups physiques.

Nous avons encore énormément à faire pour progresser dans la lutte contre la violence domestique, car depuis des années, malgré tous les efforts des ministres précédents, le nombre de féminicides n’a pas diminué“, a déclaré Schiappa.

Des lois en préparation

Les recommandations vont maintenant être transmises aux ministères et à l’Assemblée nationale et au Sénat français pour qu’ils envisagent de les transformer en lois. La Commission achèvera officiellement ses travaux le 25 novembre, Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes.