Pap Ndiaye défend sa réforme : « Vers un concours de professeur des écoles à bac + 3, sans sacrifier la qualité de la formation »

Dans un entretien accordé au journal Le Monde le 29 juin 2023, le ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye, annonce que son ministère travaille sur une nouvelle formule pour le concours des professeurs des écoles.

Une nouvelle formule pour le concours des professeurs des écoles

Il souhaite remplacer le concours actuel de bac +5 par un concours à bac +3, tout en maintenant la mastérisation. Après ce concours, les futurs enseignants bénéficieraient de deux ans de formation rénovée et rémunérée.

professeur des écoles

Face à la pénurie de candidats aux concours enseignants

Cette proposition intervient alors que plus de 1 250 postes n’ont pas été pourvus cette année au concours externe de professeurs des écoles. La perte d’attractivité du métier est également un sujet préoccupant depuis plusieurs années. Le but principal de cette réforme est donc de rendre le métier d’enseignant à nouveau attractif, notamment en avançant le Concours de Recrutement des Professeurs des écoles (CRPE) à la fin de la licence.

La nécessité de repenser la formation des enseignants

Outre la question du niveau du concours, la formation des enseignants est également un enjeu majeur pour le ministre de l’Éducation nationale. Selon lui, il est nécessaire de proposer deux années de formation rénovée et rémunérée après le concours, afin de mieux préparer les futurs professeurs à exercer leur métier.

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Un projet ambitieux pour 2025

Pap Ndiaye, ministre de l’Éducation, présente son ambitieux projet de réforme du concours de professeur des écoles. Prévu pour être mis en place dès 2025, ce nouveau système nécessitera une concertation avec les différents acteurs du monde éducatif. Le ministre avance plusieurs arguments en faveur de cette réforme :

Rendre le métier d’enseignant plus attractif

En réduisant la durée des études avant le concours à bac + 3, cette mesure vise à faciliter l’accès à la profession et à encourager davantage de candidats à se lancer dans cette voie.

Améliorer la formation des enseignants

En proposant deux années de formation rénovée et rémunérée après le concours, Pap Ndiaye souhaite offrir aux nouveaux enseignants les outils nécessaires pour exercer leur métier avec excellence et s’adapter aux défis de l’éducation contemporaine.

Faciliter l’insertion professionnelle

En raccourcissant la période de formation initiale, cette réforme vise également à favoriser un meilleur accès à l’emploi pour les jeunes diplômés du concours de professeur des écoles (CRPE), en répondant aux besoins croissants du système éducatif.

Cette proposition du ministre suscite des débats et des réflexions au sein de la communauté éducative, avec des arguments en faveur d’une réforme audacieuse et d’autres soulignant les enjeux liés à la qualité de la formation. Le ministre devra donc convaincre et rallier les acteurs concernés pour concrétiser cette vision ambitieuse de l’évolution du métier d’enseignant.

Des défis à relever

Cependant, plusieurs obstacles se dressent sur la route de cette réforme ambitieuse. Tout d’abord, il sera nécessaire de trouver un consensus entre les différentes parties prenantes du monde éducatif (syndicats, enseignants, etc.). Ensuite, la question du financement de cette nouvelle formation rémunérée devra être abordée. Enfin, il faudra également s’assurer que cette réforme n’entraîne pas une diminution de la qualité de l’enseignement dispensé dans les écoles.

Un débat qui s’annonce houleux

Si cette réforme suscite déjà des réactions contrastées, il est certain que le débat sur la question du concours et de la formation des enseignants continuera à agiter le monde éducatif. Certains y voient en effet une opportunité de redonner de l’attractivité au métier d’enseignant, tandis que d’autres craignent une dégradation de la qualité de l’éducation. Le ministre Pap Ndiaye devra donc convaincre et rassurer pour parvenir à mettre en place sa réforme.