Qu’est ce que sont les nanoparticules

Cosmétiques, alimentations, textiles… Les nanoparticules sont de plus en plus présentes dans notre quotidien et leurs effets sur la santé restent encore flous.

Invisibles à l’œil nu, les nanoparticules sont des objets dont la taille est inférieure à 100 nanomètres… En sachant qu’un cheveu humain mesure 50 000 nanomètres de diamètre, ces particules sont très petites.
Il existe des nanoparticules dans l’atmosphère, naturelles ou issues des activités humaines, et des nanoparticules manufacturées et utilisées dans les produits industriels en raison de leurs propriétés physico-chimiques.
Car un même matériaux n’a pas les mêmes caractéristiques et comportements selon qu’il est à l’échelle nano, micro ou macroscopique. Par exemple, le carbone dans une mine de crayon est friable, tandis que des nanotubes de carbone se montrent plus résistants que l’acier.

De multiples applications

Depuis les années 1990, les industriels intègrent dans leurs produits des nanomatériaux, dont ils exploitent les propriétés à diverses fins : rendre plus fluide une crème solaire ou plus visqueuse une sauce tomate, renforcer l’arôme d’un aliment, empêcher un emballage de laisser passer les UV, rendre un revêtement plus résistant aux rayures, lutter contre les mauvaises odeurs des chaussettes, délivrer des médicaments de manière ciblée…
Du fait de leurs très petite taille, les nanoparticules peuvent pénétrer l’organisme par voie respiratoire, cutanée ou digestive et certaines sont susceptibles de franchir les barrières physiologiques.
Des études montrent qu’elles peuvent se retrouver dans divers organes (foie et rate, notamment) et interférer avec notre système immunitaire, et qu’elles auraient un caractère inflammatoire potentiel. En outre, certaines nanoparticules peuvent fixer à leur surface des polluants présents dans l’environnement et jouer ainsi un rôle de cheval de Troie.
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Une évaluation sanitaire difficile

Si les études sur les nanoparticules se multiplient, les incertitudes quant à leurs effets sur la santé demeurent. L’évaluation est complexe, on ne peut pas généraliser sur la toxicité de ces substances car celle-ci dépend de plusieurs paramètres (taille, forme, état de surface…), qui évoluent sans cesse en fonction de l’environnement avec lequel elles interagissent.
Pour sécuriser l’utilisation des nanoparticules, il faudrait prendre en compte l’ensemble du cycle de vie du produit qui en contient, dès sa conception.

Depuis deux ans, pour assurer une meilleure traçabilité, les industriels sont obligés de déclarer le type et la quantité de nanomatériaux qu’ils produisent ou utilisent. L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) réclame une réglementation européenne plus stricte à leur égard.
Un chantier énorme, qui ne fait que commencer…