Fin des moteurs thermiques en 2035: pourquoi l’Allemagne bloque le texte européen

Depuis mars 2020, la Commission européenne tente de faire adopter un accord visant à interdire la vente de véhicules thermiques neufs d’ici 2035. Cette interdiction serait une étape importante du plan de lutte contre le changement climatique de l’Union Européenne et permettrait de réduire les émissions de gaz à effet de serre au niveau de l’UE de 55% d’ici 2030.

Cependant, malgré sa volonté de valider ce texte, l’Europe se retrouve bloquée par l’opposition de l’Allemagne. En effet, Berlin réclame que la Commission dépose une proposition qui autoriserait la vente des véhicules fonctionnant aux carburants de synthèse après 2035. Il s’est alors créé un fossé entre les pays membres qui veulent limiter ces émissions et ceux qui souhaitent préserver leurs emplois liés à l’industrie automobile et les prix abordables pour l’achat de véhicules «propres».

Fin des moteurs thermiques en 2035

La demande allemande

L’Allemagne est l’un des principaux opposants à l’interdiction des moteurs thermiques. Sous la direction du parti libéral FDP de Christian Lindner, le pays demande un compromis qui prévoit une exemption pour les carburants synthétiques, censés être plus «propres». Ainsi, la vente de voitures thermiques neuves serait autorisée après 2035.

Toutefois, ce projet a provoqué une forte opposition, notamment de la part du gouvernement français. Bruno Le Maire estime en effet que si la Commission suit la demande de l’Allemagne, elle manquerait l’opportunité de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Certains craignent également que ces carburants synthétiques soient tout aussi nocifs que les modèles à combustion actuellement disponibles.

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Le résultat final

Malgré l’opposition des États membres, la Commission européenne a finalement décidé de proposer un compromis à l’Allemagne sur les carburants synthétiques. La vente de véhicules thermiques neufs devrait donc pouvoir se poursuivre jusqu’en 2023 dans certains secteurs. Au cours des prochains mois, la Commission travaillera à la mise en œuvre et à l’application de cette exemption. Une fois approuvé, le texte sera soumis au vote du Parlement européen et du Conseil. Bien que l’interdiction des moteurs thermiques soit une mesure importante pour lutter contre le changement climatique, elle a engendré une profonde division entre les pays membres de l’Union Européenne. Alors que certaines nations veulent réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, d’autres craignent pour leurs emplois liés à l’industrie automobile.

Malgré cette divergence, la Commission européenne a accepté un compromis afin d’assurer une transition plus douce vers les véhicules «propres» et ainsi satisfaire toutes les parties impliquées. D’ici 2023, il sera intéressant de voir comment la Commission appliquera cette exemption et si elle arrivera à réduire efficacement les émissions de gaz à effet de serre.