La Corée du Sud contrecarre une tentative de duplication complète d’une usine Samsung en Chine

Dans un contexte de tensions géopolitiques, une affaire de copie met en lumière les relations économiques complexes entre la Corée du Sud et la Chine.

Une affaire de copie aux dimensions géopolitiques

Le 12 juin, sept personnes, dont un ancien dirigeant de Samsung Electronics, ont été mises en examen par la justice sud-coréenne pour avoir dérobé, entre 2018 et 2019, des données confidentielles concernant les plans et les processus de production d’une usine de semi-conducteurs du géant coréen de l’électronique. L’objectif était de construire en Chine une réplique parfaite de cette usine.

“Nous avons déjoué une tentative de reproduire une usine complète de semi-conducteurs.”

Les protagonistes de l’affaire

Au cœur de cette affaire, plusieurs personnes sont impliquées, chacune ayant un lien avec le géant de la technologie Samsung. Parmi elles, nous retrouvons un ancien dirigeant de Samsung Electronics, qui a quitté le groupe en 2020. Son identité n’a pas été précisée dans les rapports, mais son implication dans cette affaire soulève des questions sur les motifs et les circonstances de son départ de l’entreprise.

Outre cet ancien cadre, six autres individus sont également concernés par cette affaire. Ces personnes, bien que n’étant pas directement employées par Samsung, sont liées à des sous-traitants de l’entreprise. Leur rôle précis dans cette affaire n’a pas encore été révélé, mais il est clair qu’ils ont été impliqués de près ou de loin dans la tentative de reproduction intégrale d’une usine Samsung en Chine.

Tous sont accusés d’avoir dérobé des informations sensibles et confidentielles sur les processus de production de Samsung ainsi que sur ses technologies de pointe.

usine corée du sud

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Le rôle de la Chine

Les enquêteurs soupçonnent les inculpés d’avoir agi pour le compte d’une entreprise chinoise non identifiée, qui souhaitait reproduire en Chine une usine de semi-conducteurs comparable à celle de Samsung en Corée du Sud. Cette affaire met en lumière la volonté de la Chine de rattraper son retard dans le domaine des puces électroniques et de réduire sa dépendance vis-à-vis des fournisseurs étrangers.

La guerre technologique entre la Chine et les États-Unis

En toile de fond de cette affaire se dessine également la rivalité technologique entre la Chine et les États-Unis, qui cherchent tous deux à dominer le marché mondial des semi-conducteurs. Les États-Unis ont déjà pris des mesures restrictives à l’encontre de certaines entreprises chinoises, comme Huawei, accusées de menacer la sécurité nationale.

Les conséquences pour Samsung et la Corée du Sud

Cette tentative de copie représente une menace sérieuse pour Samsung, qui est le plus grand fabricant mondial de mémoires DRAM et NAND flash. Le vol de ses technologies pourrait nuire à sa position dominante sur le marché et affecter la compétitivité de l’industrie sud-coréenne dans son ensemble.

“C’est un problème très grave qui peut causer un énorme préjudice économique et national.”

Des mesures pour protéger les secrets industriels

Face à ces défis, la Corée du Sud a renforcé ses efforts pour protéger ses secrets industriels et lutter contre l’espionnage économique. Les autorités ont augmenté les contrôles et mis en place des systèmes de surveillance pour prévenir les fuites d’informations sensibles.

L’affaire de la tentative de copie d’une usine Samsung en Chine met en évidence les enjeux géopolitiques et économiques liés à la protection des secrets industriels et à la compétition technologique entre les grandes puissances mondiales.

Cette affaire souligne également l’importance de renforcer la sécurité des informations et de lutter contre l’espionnage économique, pour préserver la compétitivité des industries nationales et assurer leur pérennité sur le marché mondial.