Le Justifié “Mépris Hautain” des Restaurateurs Français
Les récentes révélations d’un journal régional français ont exposé une pratique troublante dans les restaurants huppés de Saint-Tropez : la sélection des clients en fonction de leurs habitudes de pourboire. Ces révélations ont provoqué des réactions indignées, mais pour un correspondant du “Daily Telegraph” britannique, cette pratique ne semble ni étonnante ni sans fondement.
Lassitude des touristes
Le constat est amer pour les touristes de Saint-Tropez, qui accusent les restaurateurs français de franchir une nouvelle étape déplorable. Selon Var-Matin, un quotidien régional réputé, les établissements de prestige de la Côte d’Azur ont entrepris de dresser des listes des comportements des clients habitués en matière de pourboire. Il semblerait que les clients avares, en grande partie britanniques, soient pris pour cible, se voient interdire l’entrée et se trouvent relégués à des tables moins prisées, éloignées des vues sur la mer et des préférences de célébrités telles que Leonardo DiCaprio.
Des restaurants qui filtrent
Certains restaurants cataloguent même les clients en fonction de leurs “capacités financières et de leurs dépenses“. De plus, ils instaurent un montant de dépense minimum et mettent en place une politique de pourboire “forcé”. Les individus ayant tendance à dépenser peu et à laisser de maigres pourboires se voient purement et simplement refuser une table.
La maire de Saint-Tropez, Sylvie Siri, a confirmé cette pratique troublante. “Malheureusement, c’est une réalité indéniable“, a-t-elle regretté, soulignant que non seulement cette pratique est “illégale”, mais qu’elle ressemble à une forme de “racket organisé”. Pour contrer cette situation, elle a convoqué une réunion avec les acteurs clés de la restauration locale, programmée pour mi-septembre. D’ici là, ces pratiques douteuses auraient encore environ quatre semaines pour exploiter leurs clients avant d’être mis face à leurs actes.
Habitué des plaisirs culinaires et fervent des établissements gastronomiques français, j’ai moi-même constaté cette tendance. Les clients réguliers, qui sont autant des connaisseurs que des gourmands, sont victimes d’une discrimination basée sur leur générosité à laisser un pourboire. Cette pratique, qui a tout l’air de se transformer en préjudice, a pris racine dans la charmante station balnéaire de Saint-Tropez.
Un listing à jour
Dans les faits, les détails sont encore plus choquants. Lors de la réservation, on demande les noms et prénoms des clients, et c’est à ce moment précis que le personnel vérifie s’ils sont répertoriés dans le fichier. On évalue ainsi leurs dépenses passées, les commandes de boissons effectuées, et même les montants de pourboire laissés. Cette méthode vise à déterminer s’ils appartiennent à la catégorie des “gros clients” ou à celle des simples “petits joueurs”.
Des pourboires forcés
Cette tendance ne s’arrête pas là. Certaines enseignes imposent des dépenses minimales et exercent une pression pour obtenir des pourboires plus substantiels. Il n’est pas rare qu’un client soit informé que le restaurant dispose d’une table réservée, mais qu’il doit s’acquitter d’une somme conséquente, généralement aux alentours de 5 000 euros, pour en bénéficier. Autrement dit, la dégustation est devenue une affaire de chiffres et d’économie, bien avant de goûter les mets délectables proposés à la carte.
Cette stratégie, si elle vise à maximiser les recettes, irrite même les plus aisés d’entre nous, qui se voient contraints de dévoiler l’épaisseur de leur portefeuille avant même de se mettre à table. La montée en flèche des dépenses à chaque étape du repas, y compris le moment où l’on insère sa carte bancaire et où l’on se voit contraint de laisser un pourboire “généreusement” majoré, ne trouve pas plus de grâce auprès d’une clientèle fortunée qui a ses limites, même lorsqu’il s’agit de savourer l’expérience luxueuse des quais.
Des anecdotes troublantes viennent renforcer le sentiment de malaise. Des clients ont signalé que des membres du personnel les rattrapaient sur le parking pour exiger un pourboire plus conséquent, allant jusqu’à suggérer de laisser 20 % de la note. Cette façon de faire, que l’on pourrait qualifier de coercitive, ne fait que renforcer l’impression que les clients deviennent otages de ces pratiques.
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Un avenir incertain
Cette nouvelle donne place désormais les clients face à un dilemme. Doit-on sacrifier notre plaisir gustatif et notre désir de dépaysement sur l’autel d’une expérience qui ne cesse de pousser à la consommation? L’authenticité et la convivialité de la gastronomie française risquent-elles d’être éclipsées par une course aux dépenses et aux pourboires?
Les mois à venir à Saint-Tropez seront éclairants, alors que la maire tente de rétablir l’équité et que les clients réfléchissent à la manière dont ils souhaitent vivre cette expérience culinaire unique.