Macron met en garde contre le « fléau » du plastique pendant que l’Élysée passe des commandes massives d’« articles à usage unique » pour ses cuisines
La présidence de la République a récemment conclu un contrat pour la fourniture de matériel de cuisine jetable, une décision qui va à l’encontre des prises de position publiques du président Emmanuel Macron concernant la réduction de la pollution plastique.
Liste de la commande
Ce contrat a été signé en mars avec trois fournisseurs et permettra à l’Élysée de s’approvisionner en “articles jetables de cuisine” jusqu’à la fin du quinquennat, pour un montant maximal de 432 000 euros.
Parmi les articles commandés figurent 130 000 barquettes de cuisson, 5 000 rouleaux de film alimentaire, 72 000 sacs de cuisson sous vide, et 7 000 pochettes de congélation, ce qui représente une importante quantité de plastique destinée à être utilisée dans les cuisines présidentielles. Bien que l’Élysée affirme que la plupart de ces produits sont en papier ou en carton, les documents contractuels révèlent que dix-sept des trente références de produits contiennent du plastique, y compris des pots à sauce, des sacs bretelles, des housses de protection de chariots, des sacs-poubelle, des barquettes de cuisson, et des bacs de stockage.
De vives critiques
Cette décision a suscité des critiques, car des alternatives durables existent sur le marché pour ces produits, tels que le verre, le tissu, le métal, ou la pulpe de canne. L’Élysée justifie partiellement le recours au plastique en raison de préoccupations d’hygiène et de logistique liées aux déplacements nationaux et internationaux de la présidence, notamment pour la préparation de repas à emporter.
Cependant, les experts estiment que cette décision va à l’encontre des objectifs de réduction de la pollution plastique et de la promotion d’alternatives durables, d’autant plus que l’Élysée aurait les moyens intellectuels et financiers pour adopter des pratiques plus respectueuses de l’environnement. Cette situation soulève également des questions sur le devoir d’exemplarité de l’État en matière de gestion des déchets plastiques, conformément à la loi antigaspillage pour une économie circulaire (AGEC) votée en 2020.
Il est à noter que cette décision intervient alors que le gouvernement français s’efforce de réduire progressivement l’utilisation du plastique à usage unique dans le pays, avec pour objectif d’éliminer ces produits des entreprises, administrations et foyers d’ici à 2040.