L’aggravation récente des impacts du réchauffement, une autre source de surprise, s’accompagne d’un retour apparent du climatoscepticisme

Les enquêtes d’opinion sur le climatoscepticisme montrent des résultats contrastés et ne parviennent pas à saisir pleinement l’ampleur de ce phénomène qui semble répandu dans la société.

Les chercheurs en sciences du climat ont été plongés dans la sidération par les événements climatiques extrêmes de cet été, mais aussi par des phénomènes plus discrets, comme l’envolée des températures de l’Atlantique Nord et le défaut de reconstitution des glaces de mer autour de l’Antarctique.

Des doutes en Europe

Cette aggravation récente des effets du réchauffement coïncide avec un retour apparent du climatoscepticisme dans la conversation publique. Des discours niant la réalité du changement climatique et de ses causes anthropiques ont été particulièrement visibles sur les réseaux sociaux ces derniers mois. Une enquête internationale coordonnée par EDF et Ipsos suggère une augmentation du climatoscepticisme dans plusieurs grands pays entre 2019 et 2022. En France, cette enquête indique qu’environ 37 % de la population serait climatosceptique en 2022, en augmentation de huit points par rapport à l’année précédente.

D’autres enquêtes, comme celle de l’OCDE en 2022, suggèrent des chiffres plus élevés, avec 43 % des Français estimant que la contribution humaine au réchauffement est nulle ou non déterminante. Cependant, le baromètre annuel de l’Ademe montre un accroissement de la confiance des Français dans le consensus scientifique sur la réalité et les causes du changement climatique.

Dans les classes politiques

Le monde politique reflète également cette variété de prises de position et de déclarations sur le climat, bien que le déni total soit devenu rare, de nombreuses nuances de scepticisme subsistent, de la minimisation de l’impact des activités humaines sur le climat à des décisions politiques incohérentes avec les objectifs de lutte contre le changement climatique.

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Distorsion entre scientifiques et société

En fin de compte, le climatoscepticisme, si l’on considère également la perception de l’échelle des dégâts prévisibles du réchauffement et l’ampleur des transformations socio-économiques nécessaires pour les atténuer, semble être largement répandu dans la société.

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Cela soulève des questions sur la manière dont la société aborde la crise climatique malgré les preuves scientifiques accablantes et les événements climatiques de plus en plus graves.