Enfants et éradication des espèces envahissantes en Nouvelle-Zélande

Le New York Times a enquêté sur un concours de chasse aux animaux nuisibles en Nouvelle-Zélande qui a suscité la controverse. Ce concours, qui s’est tenu en juin sur l’île du Sud, a été critiqué pour avoir encouragé la chasse aux chats errants et d’autres espèces invasives.

Des concours de chasses avec des enfants

En Nouvelle-Zélande, un concours de chasse a récemment mis en lumière un débat plus large concernant la participation des enfants à des activités de chasse visant à éliminer des espèces envahissantes. L’événement en question était la “North Canterbury Hunting Competition“, une compétition de chasse tenue en juin dans la petite ville de Rotherham, sur l’île du Sud. Cet événement familial incluait diverses activités pour les participants de tous âges, de la “chasse aux bonbons” largués par hélicoptère à des courses d’obstacles pour les plus jeunes, où les enfants transportaient des lapins ou des canards morts, et des courses avec des sangliers pesant jusqu’à 23 kilos sur les épaules.

concours de chasses avec des enfants

Y compris de chats

Cependant, ce concours a attiré l’attention internationale avant même le début de la compétition, en raison de l’annonce d’une nouvelle catégorie où les enfants pourraient chasser des chats errants. Des groupes de défense des droits des animaux ont exprimé leur inquiétude, craignant que non seulement des chats domestiques puissent être tués par erreur, mais aussi que les enfants puissent recevoir le message que tuer est un jeu. Après la controverse, les organisateurs ont restreint la chasse aux chats aux adultes, mais ont maintenu que l’indignation était exagérée et qu’il était essentiel d’enseigner aux enfants les ravages causés par toutes les espèces invasives en Nouvelle-Zélande, y compris les chats errants.

Dans ce pays, faire participer les enfants aux efforts de protection des espèces indigènes n’est pas un sujet de controverse majeure. Les enfants de ce pays, comme dans de nombreuses autres régions, ont depuis longtemps rejoint leurs parents pour chasser des animaux sauvages. Dans certaines parties de la Nouvelle-Zélande, les écoles enseignent aux élèves la nécessité d’éliminer les animaux nuisibles et même comment les piéger et les tuer. Les compétitions de chasse aux espèces envahissantes font partie de la vie des communautés rurales et servent souvent de moyens de collecte de fonds pour les écoles.

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Des jeux avec des animaux morts

Toutefois, certains militants s’inquiètent que la compassion ne soit pas suffisamment prise en compte dans la précipitation vers l’éradication des espèces envahissantes, ils citent des rapports d’enfants déguisant des opossums morts ou noyant de jeunes opossums dans des seaux d’eau lors de collectes de fonds pour l’école comme preuve que ces événements désensibilisent les jeunes à la violence. Cependant, pour de nombreuses familles rurales, habituées à élever et abattre du bétail, la chasse n’est pas pire que les jeux vidéo violents, et ces compétitions permettent aux enfants de quitter les écrans et de profiter du plein air.

Les opinions divergent sur les concours de chasse, reflétant des questions plus vastes concernant l’éducation des enfants à la notion en apparence contradictoire de tuer pour la conservation, c’est-à-dire que certaines espèces doivent mourir pour que d’autres puissent prospérer. En fin de compte, cette controverse suscite des questions sur la manière dont la vie et la mort des animaux sont enseignées aux enfants, et comment équilibrer ces enseignements avec la nécessité de protéger les espèces indigènes.

La Nouvelle-Zélande s’efforce depuis longtemps d’éliminer ou de réduire la population d’espèces invasives, dont certaines ont été introduites lors de la colonisation et menacent la faune et la flore indigènes. La nation insulaire n’a pas de mammifères terrestres autochtones et est déterminée à protéger ses espèces indigènes, notamment les oiseaux, les chauves-souris, les grenouilles, les poissons, les mammifères marins et les plantes.

Cependant, le concours a soulevé des préoccupations en ce qui concerne les méthodes utilisées pour éliminer ces espèces, en particulier en encourageant la chasse aux chats errants. La controverse a mis en lumière un clivage profond entre les habitants des zones rurales et des zones urbaines en Nouvelle-Zélande.

Bien que les organisateurs aient finalement renoncé au concours en raison du tollé, le débat sur la gestion des espèces invasives en Nouvelle-Zélande continue.