Escalade militaire : la Corée du Nord détruit des routes, riposte de l’armée sud-coréenne
La Corée du Nord continue de durcir ses relations avec la Corée du Sud. Le 15 octobre 2024, l’armée nord-coréenne a détruit des tronçons de routes autrefois utilisées pour les échanges transfrontaliers entre les deux pays. Ce geste, qui s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes, marque un nouveau tournant dans l’escalade diplomatique et militaire entre Pyongyang et Séoul.
Depuis des mois, les relations entre les deux Corées se détériorent, exacerbées par les menaces répétées de Kim Jong Un et les exercices militaires conjoints des alliés de Séoul, les États-Unis et le Japon.
Des routes symboliques détruites par Pyongyang
Le 15 octobre, la Corée du Nord a détruit à l’explosif des tronçons des routes Gyeongui et Donghae, situées au nord de la ligne de démarcation militaire. Ces routes, autrefois symboles d’échanges entre les deux pays, étaient déjà fermées depuis des décennies. L’état-major sud-coréen a confirmé l’action, précisant que des « tirs de réponse » ont été effectués par l’armée sud-coréenne sur leur propre territoire, sans donner plus de détails.
Pyongyang avait déjà annoncé le 9 octobre vouloir couper définitivement ces axes routiers et ferroviaires intercoréens. Cette décision s’accompagne de la construction de « structures défensives fortes » le long de la frontière, intensifiant la division entre les deux pays.
Lire en complément: Vague d’arrestations à l’usine de l’iPhone 16 : les Taïwanais en Chine menacés ?
Une frontière déjà hermétiquement fermée
En réalité, la frontière entre la Corée du Nord et la Corée du Sud est fermée depuis la fin de la guerre de Corée en 1953. Les routes et lignes ferroviaires qui la traversaient n’ont été rouvertes que brièvement, lors de périodes de détente. En 2020, Pyongyang avait déjà dynamité un bureau de liaison intercoréen à Kaesong, symbole de la collaboration entre les deux nations.
Cette nouvelle destruction montre un renforcement de la politique agressive de Kim Jong Un, qui a désigné la Corée du Sud comme son « principal ennemi ». En janvier 2024, il avait ordonné la dissolution des institutions responsables des relations avec Séoul et menacé de répondre militairement à toute intrusion sur son territoire, « ne serait-ce que de 0,001 millimètre ».
Des relations de plus en plus tendues
Les relations entre les deux pays ont fortement empiré depuis l’élection du président sud-coréen Yoon Suk Yeol en 2022, partisan d’une politique de fermeté à l’égard de Pyongyang. Le rapprochement entre Séoul, les États-Unis et le Japon, ainsi que les exercices militaires conjoints, sont perçus par la Corée du Nord comme des préparations à une invasion.
Kim Jong Un a récemment présidé une réunion des hauts responsables militaires pour planifier une « action militaire immédiate » en réponse aux tensions croissantes. Pyongyang accuse également Séoul d’être responsable de survols de drones qui auraient largué des tracts de propagande à Pyongyang. La Corée du Nord a averti qu’un nouveau survol serait considéré comme une « déclaration de guerre ».
Une escalade sans fin en vue ?
Alors que les tensions entre les deux Corées ne cessent de croître, les perspectives de paix semblent de plus en plus éloignées. Les destructions récentes et les menaces de Kim Jong Un montrent clairement que le régime nord-coréen est prêt à aller plus loin pour affirmer sa domination et dissuader toute intervention étrangère.