Faux arrêts de travail : un médecin cannois victime d’une usurpation d’identité

Le Dr Renaud Ferrier, médecin généraliste à Cannes, est victime d’une fraude à répétition depuis 2023 : son identité et son numéro d’identification ont été utilisés pour créer de faux arrêts de travail vendus sur les réseaux sociaux. Face à cette situation, il exprime sa frustration et son inquiétude, tout en dénonçant les conséquences financières de ce type de fraude pour la Sécurité sociale.

Faux arrêt de travail découvert par la CPAM

La première alerte est survenue en décembre 2023, lorsque le Dr Ferrier a été contacté par des enquêteurs assermentés de la CPAM. Ces derniers lui ont demandé d’authentifier un arrêt de travail suspect. « Ce n’était pas ma signature, je n’avais jamais vu ce patient », se souvient-il. Depuis, d’autres cas similaires ont été identifiés, et deux autres médecins de son cabinet ont également été touchés par cette fraude.

Comment la fraude a-t-elle été repérée ?

La CPAM a flairé la supercherie en analysant des arrêts de travail qui déviaient des habitudes habituelles du Dr Ferrier. En effet, chaque médecin est soumis à des statistiques régulières. « Je rédige une cinquantaine d’arrêts par an en moyenne », précise-t-il, ajoutant que les anomalies ont poussé les enquêteurs à investiguer plus en détail.

  • Les faux arrêts de travail sont souvent accompagnés de faux bulletins de paie, affichant des salaires élevés pour maximiser les indemnités journalières.
  • Les escrocs récupèrent le numéro RPPS, présent sur toutes les ordonnances des médecins, pour réaliser leurs faux documents.

Lire en complément: Cérémonie des JO 2024 : des croyants se mobilisent à Paris pour une prière de « réparation »

Des kits de fraude vendus en ligne

Le Dr Ferrier a appris que ces faux documents étaient diffusés sous forme de kits de fraude vendus sur des plateformes comme Snapchat. Ces kits incluent non seulement de faux arrêts de travail, mais aussi des fiches de paie falsifiées permettant aux fraudeurs d’obtenir des indemnités importantes. « Pour quelqu’un qui maîtrise les logiciels de design, c’est très simple de produire ces faux documents », déplore le médecin.

Une colère en tant que contribuable

Bien que le préjudice subi par le Dr Ferrier soit principalement moral, il avoue avoir été tenté de se porter partie civile pour usurpation d’identité. « Je suis en colère en tant que contribuable, en voyant que ce sont nos cotisations qui sont volées. Ces fraudes privent les citoyens de prestations légitimes. »

La réponse de la CPAM : la dématérialisation

Pour contrer ces fraudes, la CPAM incite les professionnels de santé à utiliser les arrêts de travail dématérialisés, une solution plus sécurisée. Le Dr Ferrier applique cette méthode dans 98 % des cas, n’utilisant les arrêts papier que dans des circonstances particulières : absence de carte Vitale ou problème de connexion avec les serveurs de la Sécurité sociale.

Le cas du Dr Ferrier souligne l’importance de la vigilance face à la fraude aux arrêts de travail et la nécessité de renforcer les dispositifs de protection pour préserver les fonds publics.