Notre-Dame révèle ses secrets : pourrait-on avoir retrouvé la tombe de Joachim Du Bellay ?

Lors des travaux de rénovation de Notre-Dame de Paris, suite à l’incendie dévastateur, des archéologues ont découvert des sépultures qui pourraient réécrire un chapitre oublié de l’histoire littéraire française. Parmi ces découvertes figure la tombe d’un homme jeune, mort de maladie et dont les caractéristiques pourraient correspondre à celles de Joachim Du Bellay, poète emblématique du XVIᵉ siècle.

Des fouilles révélatrices au cœur de Paris

Après l’incendie de Notre-Dame, une série de fouilles préventives a permis de mettre au jour huit tombes anciennes, dont celle qui pourrait être celle de Du Bellay. Cette découverte a été faite dans un contexte exceptionnel, non loin de la porte du jubé, un lieu hautement symbolique dans la cathédrale.

Notre Dame de Paris

Les détails de cette sépulture, révélés par Eric Crubézy, médecin et professeur d’anthropologie, ont immédiatement suscité l’intérêt des spécialistes.

Indice après indice, le mystère s’épaissit

  • Un cavalier atteint d’une maladie rare: l’analyse des ossements a révélé une tuberculose osseuse cervicale, maladie extrêmement rare qui avait des implications graves sur la santé générale du défunt. L’état des os coxaux suggère également que l’homme était un cavalier régulier, détail qui correspond aux voyages connus de Du Bellay, notamment son long périple de Paris à Rome.
  • Des écrits qui résonnent avec la pathologie: Du Bellay, connu pour sa poésie riche et mélancolique, évoque souvent dans ses textes des douleurs et des maux qui pourraient être interprétés comme des symptômes de sa condition. La méningite chronique, identifiée également chez le sujet, pourrait expliquer certaines références à des souffrances physiques dans ses œuvres.
  • Traces d’une autopsie antérieure: la découverte que le corps avait été autopsié par le passé, vraisemblablement de manière peu soigneuse, ajoute une autre couche de mystère, sachant que Du Bellay était dans l’entourage de médecins renommés de son époque, comme Ambroise Paré.

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Des preuves isotopiques qui soulèvent des questions

Malgré les nombreux indices concordants, l’analyse des isotopes dentaires a introduit un élément de doute, suggérant que le défunt avait passé une partie de sa jeunesse en région parisienne ou en Rhône-Alpes, et non en Anjou comme le poète. Christophe Besnier, responsable de recherches archéologiques à l’Inrap, reste prudent quant à l’attribution définitive de la sépulture à Joachim Du Bellay, en attendant les résultats complémentaires d’études sur les ossements qui pourraient fournir des précisions sur l’âge exact du défunt.

Cette enquête archéologique, à la croisée de la littérature et de la science, pourrait éventuellement confirmer ou infirmer si les restes retrouvés sont ceux de l’illustre poète. Le ministère de la Culture, après réception des résultats finaux de l’Inrap, décidera du devenir de ces découvertes, oscillant entre conservation patrimoniale ou réinhumation selon la volonté de la famille.