Trop vieux pour louer : un couple contraint de quitter la Côte d’Azur
Dominique Huet et son épouse, des retraités ayant passé toute leur vie sur la Côte d’Azur, se voient contraints de quitter cette région qu’ils aiment tant. En dépit de leur solvabilité, ils sont victimes des difficultés grandissantes sur le marché locatif, aggravées par leur âge. Ce phénomène, qui se répète de plus en plus dans les Alpes-Maritimes, illustre les obstacles auxquels font face de nombreux seniors dans leur recherche de logement.
Entre refus d’agences immobilières en raison de leur âge et pression des locations saisonnières, Dominique et son épouse ont dû abandonner la Côte d’Azur pour le Gard, une région plus abordable.
Un conflit avec le propriétaire et un départ précipité
Dominique Huet, âgé de 73 ans, et son épouse ont toujours été locataires sur la Côte d’Azur. Après avoir signalé un problème d’humidité à leur propriétaire, le couple a été prié de quitter leur logement à La Roquette-sur-Siagne. Ne souhaitant pas compliquer les choses, ils ont immédiatement cherché à se reloger. Mais les difficultés ne se sont pas fait attendre.
Des agences qui refusent en raison de l’âge
Malgré des dossiers solides et des revenus suffisants, le couple a fait face à un refus systématique de la part des agences immobilières, sous prétexte qu’ils étaient « trop âgés ». Bien qu’ils aient finalement trouvé un logement à Grasse, Dominique et sa femme ne veulent plus risquer de se retrouver dans la même situation.
- Les agences immobilières invoquent souvent l’âge comme raison de refus.
- Le couple, malgré une solvabilité prouvée, s’est vu fermer de nombreuses portes.
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La pression des locations saisonnières
Face à la difficulté de trouver un logement en location longue durée, exacerbée par la multiplication des locations saisonnières, le couple s’est finalement résigné à quitter la région. Les propriétaires privilégient de plus en plus la location saisonnière, jugée plus rentable et fiscalement avantageuse. Cela réduit considérablement l’offre de logements à l’année dans les Alpes-Maritimes.
Une nouvelle vie dans le Gard
Après des mois de recherches infructueuses, Dominique et son épouse ont vendu leur petit appartement mis en location pour arrondir leurs fins de mois et ont décidé de s’installer dans le Gard, où le marché immobilier est plus accessible. « C’est à reculons que nous quittons la Côte d’Azur », confie Dominique. « Si nous avions eu le choix, nous serions restés ici, auprès de nos amis et proches. »
La réaction de la Fnaim et les enjeux du marché locatif
La Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim) Côte d’Azur n’est pas surprise par cette situation. Selon Cyril Messika et William Siksik, coprésidents de l’antenne azuréenne, le critère primordial pour une location devrait être la solvabilité des locataires, et non leur âge. Toutefois, certains professionnels immobiliers refusent des dossiers de seniors par « méconnaissance de la loi », bien que cela reste une minorité.
En outre, la croissance des locations saisonnières pose un véritable problème. Avec une demande en hausse, une offre en baisse et des loyers toujours plus élevés, la situation devient particulièrement tendue pour les locataires. Les retraités, souvent dotés de revenus fixes mais inférieurs à ceux des actifs, se retrouvent en compétition avec des dossiers plus « attractifs » pour les propriétaires et les assureurs.
Un marché qui ne répond plus aux besoins
Le marché locatif azuréen, avec ses locations saisonnières privilégiées et des loyers en hausse, laisse peu de place aux locataires à long terme, surtout les seniors. Les Huet ne sont pas un cas isolé. Ce phénomène, combiné à un marché immobilier saturé et peu régulé, fait de la Côte d’Azur une région de plus en plus inaccessible pour de nombreux résidents de longue date.
