Sécheresse et gazon artificiel : une catastrophe silencieuse en cours
Souvent associé aux terrains de football, le gazon artificiel ne se révèle pas aussi inoffensif qu’il le paraît. Au-delà de ses dangers sanitaires déjà connus, une nouvelle étude met en lumière sa nocivité pour l’environnement.
Impact écologique et sanitaire du gazon artificiel : une menace bien réelle
Si l’on pouvait pressentir les conséquences, elles n’avaient pas encore été prouvées de manière irréfutable. Des chercheurs de l’université de Barcelone viennent de démontrer que le gazon artificiel représente un véritable désastre écologique en polluant les eaux.
Pour arriver à ces conclusions, les scientifiques ont analysé 217 échantillons d’eau au large de Barcelone, ainsi que 200 échantillons prélevés entre 2014 et 2021 sur le Guadalquivir, le deuxième plus long fleuve espagnol. Les résultats ont révélé la présence de nombreux microplastiques dans ces eaux. L’équipe a choisi de se concentrer sur les fibres plastiques du gazon, plus aisées à identifier en raison de leur forme longue, fine et bouclée, ainsi que de leur teinte verte. Les microplastiques de moins de 5 millimètres ont été exclus de l’étude en raison de leur complexité d’identification.
Les plastiques issus du gazon artificiel représenteraient ainsi 15 % des fragments de plus de 5 millimètres dans les échantillons prélevés à moins d’un kilomètre du rivage à Barcelone. Les conclusions sont encore plus alarmantes dans certaines zones, avec une concentration atteignant jusqu’à 213 200 fibres par kilomètre carré dans l’eau. Liam de Haan, responsable de l’étude, a déclaré : « Je pense qu’il est peu probable que cela ne se produise qu’en Espagne ».
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Impact sanitaire
Outre le problème environnemental, la question de la santé se pose également. Le gazon synthétique est fabriqué à partir de polyéthylène et de polypropylène, des microfibres de plastique. Selon l’Agence Européenne des produits chimiques, les granules de plastique utilisés dans le gazon artificiel « peuvent contenir des substances chimiques potentiellement nocives ».
Déjà en 2019, La Dépêche révélait que « plusieurs études ont montré que l’un des additifs utilisés pour le polypropylène a une activité œstrogénique. Additionné à d’autres perturbateurs endocriniens du quotidien, il pourrait donc potentiellement favoriser le cancer du sein ».