La Thaïlande intensifie la lutte contre l’espèce invasive de tilapia noir

La Thaïlande intensifie ses efforts pour contrôler la prolifération du tilapia noir, un poisson d’eau douce particulièrement envahissant. Avec plus de 1 300 tonnes capturées entre février et août, le gouvernement met tout en œuvre pour éradiquer cette espèce qui menace les écosystèmes locaux et l’industrie piscicole nationale.

Une invasion qui s’accélère

Introduit pour la première fois en 2010, le tilapia noir, originaire d’Afrique de l’Ouest, s’est rapidement propagé dans dix-neuf provinces sur soixante-seize en Thaïlande. Cette expansion rapide a déclenché une alarme écologique, poussant les autorités à agir. Le vice-président de la commission parlementaire chargée de la lutte contre cette espèce invasive, Nattacha Boonchaiinsawat, a révélé que la situation s’était détériorée, avec des signalements de tilapias dans des zones auparavant épargnées telles que de petits canaux.

Mesures gouvernementales et récompenses pour la pêche

Confronté à l’augmentation rapide de la population du tilapia noir, considéré comme une espèce invasive, le gouvernement thaïlandais a intensifié ses efforts pour contrôler ce problème écologique. En juillet, l’éradication de cette espèce a été déclarée priorité nationale. Pour stimuler l’engagement public dans cette lutte, une incitation financière de 5 bahts par kilo de poisson capturé a été mise en place, motivant ainsi la population à participer activement à la pêche du tilapia noir.

Parallèlement à ces mesures incitatives, les autorités thaïlandaises encouragent également la consommation de cette espèce. Cette approche vise à réduire efficacement la population de tilapia noir dans les eaux naturelles et les étangs d’élevage, minimisant ainsi son impact sur les écosystèmes locaux. En promouvant à la fois la pêche et la consommation du tilapia noir, le gouvernement espère contrôler et potentiellement éradiquer cette menace environnementale.

Lire en complément: Tentative d’effraction chez Jean-Luc Reichmann : une mobilisation familiale et policière héroïque

Stratégies de lutte biologique

• Introduction d’espèces prédatrices pour réduire le nombre de tilapias noirs.
• Développement d’individus génétiquement modifiés capables de produire une progéniture stérile, visant à empêcher la reproduction future de l’espèce.

Un impact économique considérable

La prolifération du tilapia noir en Thaïlande a eu des conséquences économiques et écologiques dévastatrices, avec des pertes financières évaluées à au moins 10 milliards de bahts (environ 293 millions de dollars). Cette situation critique a causé d’importants dommages aux écosystèmes locaux, affectant gravement la faune endémique et ayant un impact direct sur l’économie, particulièrement dans le secteur de la pisciculture. Les effets néfastes de cette invasion biologique s’étendent donc bien au-delà des préoccupations environnementales, touchant également l’économie nationale de manière significative.

Dans le cadre des efforts pour comprendre et contrôler cette crise, une enquête parlementaire a été lancée. L’objectif de cette enquête est de déterminer les voies par lesquelles le tilapia noir a été introduit dans le royaume, afin de mieux prévenir de futures invasions et de mettre en place des stratégies adaptées pour gérer la situation actuelle. Les résultats de cette enquête sont attendus avec impatience, car ils fourniront des informations cruciales pour élaborer des réponses politiques et réglementaires efficaces.

Alors que la lutte contre le tilapia noir continue, les efforts déployés jusqu’à présent montrent une volonté ferme de protéger et de préserver les ressources aquatiques nationales face à cette menace invasive.